Elfriede Hengstenberg : Eléments biographie (1892 – 1992)

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Elfriede Hengstenberg, une élève d’Elsa Gindler, fut une immense pédagogue allemand surtout dans le domaine du travail avec les enfants. Expérimenter le mouvement naturel instinctif et pouvoir se déployer sur un plan physique, et puis sur un plan psychique lui paraissaient essentiels.

Elfriede Hengstenberg, est née à Merano, dans le Tyrol du Sud, dans une famille allemande , elle est le cinquième enfant. Son enfance dans cet environnement naturel des montagnes, est très heureuse.

La famille Hengstenberg  revient au bout de quelques années à Berlin, berceau familial. Elfriede Hengstenberg n’aime pas Berlin, ni ses habitants.
Les enfants sont en manque d’escalade, de randonnées, pour compenser, le père construit des engins et des échelles en bois permettant le plaisir de grimper. Les parents offrent  aux enfants un très grand contact avec la nature favorisant un développement   naturel.

Grâce aux jeux avec son frère, Elfriede Hengstenberg fait ses premières expériences de balancement et d’équilibre, équilibre en position assise, débout où accroupie.

A l’école, Elfriede Hengstenberg apprécie la musique et les exercices physiques, elle  réagit contre les exercices quasi- militaire en les exécutant de travers.

Au lycée, elle prend des leçons de piano avec Gertrud Kaulitz, qui participa plus tard aux sessions d’Elsa Gindler et d’Heinrich Jacoby.

Gertrud Kaulitz lui conseille de suivre des cours auprès d’Emile Jacques Dalcroze à Hellerau, près de Dresde, connu pour sa gymnastique rythmique sportive. Elfriede Hengstenberg obtient ainsi  son diplôme de professeur de gymnastique.

Un jeune professeur d’improvisation de piano, Rudolf Bode, vient d’arriver chez Dalcroze. Elfriede Hengstenberg le suit  à Munich, où il crée son école de «gymnastique plastique ». Il
nomme  son travail « la gymnastique expressive » .Rudolf Bode est mobilisé pour la Première Guerre Mondiale, Elfriede Hengstenberg  prend alors la direction de son école.

En 1915 elle retourne à Berlin, où elle donne des cours à des enfants.
«  Nous connaissons tous cette envie innée des enfants, d’expérimenter et d’essayer les choses seuls. Nous devrions davantage être conscients que vaincre infatigablement, à leur propre initiative, les tâches qui se présentent à eux leur donnent une énergie. Préserver cette énergie est souhaitable. La joie, dans l’exploration de la difficulté à vaincre pour l’enfant, repose sur le fait d’observer, d’explorer, d’expérimenter et de réussir ensuite tout seul. »

Le but des cours : corriger les problèmes de statique des jeunes enfants et futurs adolescents à l‘aide de la musique, des sauts, des balancements et des jeux. Pour Elfriede Hengstenberg, il était important d’être créatif et de transmettre aux enfants la joie de faire les mouvements naturels.

Très vite elle se rend compte que « les mauvaises postures sont difficiles à corriger, et qu’elles sont plutôt en rapport avec le comportement de l’enfant à la fois physique et psychique.»

Elle réalise qu’il lui manque des connaissances anatomo-physiologiques, et elle a envie d’apprendre auprès d’Elsa Gindler, qu’elle rencontre autour de 1916. En assistant à une leçon d’Elsa Gindler – qui travaille ce jour-là la respiration avec les ouvrières de l’usine Siemens, assises en tailleur- , Elfriede Hengstenberg est extrêmement surprise de la récupération et de l’effet de régénération qu’elle observe auprès de ces femmes.

Peu de temps  après, elle vient travailler avec Elsa Gindler, participe aux sessions communes d’Elsa Gindler et Heinrich Jacoby et participe désormais à tous les séminaires de Gindler.

Elfriede Hengstenberg continue à travailler avec des enfants (notamment dans une école de Montessori) donne des cours pour adultes. Elle se consacre aux enfants, jusqu’à l’âge de 88 ans en 1980.

En 1935, elle rencontre le Dr.Emmi Pikler, médecin d’origine hongroise, les deux femmes découvrent qu’elles travaillent dans la même direction et qu’elles ont développé le même concept. Sur invitation d’Emmi Pikler, Elfriede Hengstenberg donne des cours pour adultes l’été à Budapest en 1935 et 1936.

Elfriede Hengstenberg héberge Elsa Gindler et Sophie Ludwig après la destruction de Berlin en 1945. Elle restera une  amie fidèle de Gindler jusqu’à sa fin.

En 1980, elle travaille avec les enfants, âgée de 88 ans. La même année elle est atteinte d’un accident vasculaire-cérébral et meurt à Berlin-Ouest en 1992.

Les branches de la psychomotricité à travers le monde s’inspirent du travail d’Elfriede Hengstenberg et du Dr. Emmi Pikler  leur travail reste bien vivant et continue à être transmis.

 

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